« Le coeur à ses raisons, que la raison ignore... » (Rp Privé : Cat L. Valentine et Clifford Hale.)

On était un dimanche, et je n'avais pas très envie de quitter Alféa, pour une fois. J'avais passé la journée à essayer de me trouver une activité, avant de décider d'aller emprunter un livre à la bibliothèque. Je n'étais pas un de ces lecteurs avides avec des listes de livres lus phénoménales, mais je pouvais tout de même me passionner pour certains ouvrages. J'avais choisi un livre instructif sur la nature, me sentant d'une grande intelligence. Mais cette grande intelligence préférait la pratique à la théorie et après avoir feuilleté les pages terriblement ennuyeuses, je décidai de me rendre au superbe parc d'Alféa pour vérifier si les notions étaient bien vraies. Enfin, c'était surtout parce-que j'avais chaud et que j'en avais marre de rester à l'intérieur, mais j'aimais faire semblant d'être un élève curieux et brillant.

Mon livre à la main, je passai à la cantine chercher un coca et un paquet de chips, puis je partis en direction du parc où j'avais déjà eu l'occasion d'aller quelques fois auparavant. J'y arrivai rapidement. Il n'y avait aucune personne aux environs, ce que je regrettai pendant quelques secondes, me sentant d'humeur à parler de nature et à étaler la culture que j'avais acquise il n'y avait qu'une demi-heure. La plupart des gens avaient visiblement trouvé des choses plus intéressantes à faire, comme aller à Magix, ou aller s'empiffrer à la cantine. Cela m'emplit de fierté, car moi au moins, j'apprenais. Après avoir bu une gorgée de coca, j'étudiai attentivement un schéma de buisson dans mon livre, qui me paraissait louche et mal dessiné. Je me dépêchai de gagner les buissons du parc, et comparai les vrais au dessin.

A mon plus grand désarroi, le schéma était plus ou moins exact. Mourant d'envie de trouver une erreur pour pouvoir ensuite écrire à l'écrivain et le traiter d'incompétent, je trouvai un schéma de chêne. Et ce schéma était malheureusement parfaitement correct. En fronçant des sourcils, je continuai cette activité qui, aux yeux de certains, était peut-être très étrange, mais qui aux miens étaient d'une nécessité vitale. J'étais si concentré que je n'entendais rien de ce qui se passait autour de moi. Je finis par abandonner, et, en me retournant, vit une fille assise sur un banc. Je reconnus rapidement ses longs cheveux roses et ses jolis traits. Il s'agissait de Cat, une rubis. Je remerciai mentalement le ciel de son arrivée, me disant que je pourrais rester avec elle au lieu de scruter des végétaux en vain. J'allai vers elle, et lançai un : Hey, Cat ! enjoué. Je m'assis ensuite à sa droite et remarquai son air triste. Tu vas bien ? m'enquis-je plus calmement.

Intellochat, comme j'aimais l'appeler, m'annonça qu'elle s'était faite larguer par Warren, ce qui ne m'étonna pas énormément. La seule fois où je les avais vu ensemble, elle l'avait giflé. De plus, le couple n'était pas très équilibré : ils étaient tous deux des stupides petits rubis avec un énorme égo et une tendance à foutre la merde. Mais je les aimais bien, tous les deux, alors je compatis au sort de Cat. J'avais entendu dire que Warren avait soudainement décidé de quitter Alféa, mais je croyais qu'ils étaient tout de même restés ensemble.

Je n'avais jamais été très fort pour réconforter les gens, alors je restai silencieux pendant quelques secondes en tentant de trouver une quelconque phrase qui ne serait pas trop stupide. Je songeai momentanément à être sarcastique et peut-être un peu cassant, avant de me dire qu'une attitude pareille allait très certainement me valoir une gifle de la part de la rubis. Hum, c'est dommage. tentai-je. Mmm... pas si stupide à ce point. Je continuai tout de même, avant qu'elle ne réponde froidement : De toute façon, j'ai toujours pensé que t'étais trop bien pour lui. Warren n'avait pas l'air du type de personne qui apprécie les cheveux roses à leur juste valeur. Mais personne ne peut apprécier les cheveux roses à leur juste valeur. Tant d'appréciation résulterait en un arrêt cardiaque.

Insulter l'ex étant un grand classique, je réfléchis à quelques jolies insultes avec lesquelles accabler Warren puis me dis que je ferais mieux d'accorder mon respect à leur relation. Je pouvais voir au visage de Cat qu'elle était très triste. Je gardai alors le silence en attendant qu'elle se calme. Peut-être que je pourrais sortir quelques insultes dans un futur proche... Ce n'était pas tant le fait d'insulter que j'appréciais, c'était beaucoup plus la réflexion avant de trouver l'insulte idéale.