Vive la nourriture ! - RP public

Vous savez, j'ai toujours pensé que j'étais né pour être un leader, né pour diriger, né pour concevoir, né pour montrer la voie aux autres gens. Tout cela était ma vocation, et je l'avais compris dès le jour où ce coach bizarre m'avait nommé capitaine de l'équipe de natation. Mais ce que j'avais compris bien avant ce jour, c'était que j'avais une autre vocation, aussi importante, aussi évidente, mais aussi beaucoup plus commune : j'étais né pour manger. Que ce soit au petit-déjeuner (crêpes ou gaufres), le déjeuner (pizza ou hamburger) ou le diner (sushis ou poulet à l'ananas) ou encore tous mes grignotages (chocolat, bonbons, chips), j'adorais cela. Je savourais la moindre seconde - dans tous les sens du terme.

Alors quand j'arrivai à la cantine d'Alféa, à 15h (ok, ce n'était pas l'heure d'un repas mais j'étais affamé) j'avais beaucoup de rêves en mon coeur : je ne voulais qu'une chose, que cette nourriture soit à la hauteur de mes espérances ce qui n'allait pas être si dur que cela... ce n'est pas comme si j'étais un fin gourmet, tout ce que je voulais, c'était que ce soit délicieux et très gras/sucré/salé. Je me présentai donc devant un distributeur magique dans lequel je devais choisir entre plusieurs choix : je choisis comme boisson un jus d'orange pressé sans pulpe (personne n'aime la pulpe, sauf les psychopates), comme entrée des bâtonnets de mozzarella, comme plat principal une énorme assiette de spaguettis bolognaises et comme dessert une immense part (qui était plutôt trois parts) de fondant au chocolat.

La machine, qui avait les allures du Graal, fit apparaitre mes mets et je m'en emparai en me léchant les banines. J'allai m'asseoir à une table, seul (qui a besoin d'amis quand on a des spaguettis bolognaises) et je commençai à manger mes bâtonnets de mozarella. Délicieux !

Heureusement, cette fille ne semblait pas être une créature cruelle. Au contraire, elle s'approcha et promit même de ne rien dire. Elle ne me prenait pas pour un fou après le moment bizarre que je venais d'avoir, et ce fait était un des plus beaux cadeaux que l'on m'avait jamais offert. Je lui déposai la part dans les mains avec mon sourire le plus joli - pour avoir un air normal et non celui d'un type bizarre qui venait de s'étouffer à cause d'un bâton de mozzarella... en parlant de bâtons de mozzarellas... je poussai mon assiette sur le côté avec une grimace et dit à ma camarade :

Entre nous, je crois qu'il y a un truc bizarre dans ces bâtonnets. Tu sais, la plupart du temps, je ne suis pas un cinglé qui s'étouffe en riant. Je pouffai doucement de rire en me remémorant ce petit incident. On m'avait drogué, c'était certain ! Peu importe qu'on était dans une école rose avec 99% des gens qui étaient niais et purs. La personne qui avait cuisiné ces bâtonnets du diable avait mis quelque-chose dedans... et j'allais découvrir quoi... ou peut-être que non, en fait. Peu importe. Je me mis à manger mes spaguettis bolognaises en retrouvant mon sourire. C'était encore plus délicieux que les bâtonnets de mozzarella.

Je m'appelle Clifford, je suis un émeraude. me présentai-je après avoir avalé une immense portion de spaguettis. Je replongeai ma fourchette. J'allais tout manger.

Quand Raff me dit son nom, je me souvins alors de sa cousine, Salie, qui m'expliquait qu'elle la connaissait. Mes yeux s'illuminèrent soudainement : il était temps que je m'amuse un peu en jouant au psychopate. Ok, ce n'était pas ça qui allait la convaincre que je n'étais pas fou, mais l'occasion était trop bonne pour la laisser passer. Et je suis sur que tout le monde aurait fait la même chose à ma place. J'engloutis alors une autre énorme bouchée de spaghettis, si énorme que je faillis me ré-étouffer, puis me tournai vers Raff et pris mon air le plus pervers/psychopate possible :

Je sais ça, Raffie... en plissait les yeux, je ris le plus maléfiquement possible, et ajoutai : Je connais tout de toi, et de ta charmante cousine Salie... les deux émeraudes... je n'ai rien laissé passer ! En fait, tout ce que je connaissais d'elle, c'était son nom, mais je pouvais bien faire semblant d'en savoir plus, pas vrai ? Je poussai un peu plus le délire en rajoutant d'une voix très grave : Tu n'aurais jamais du manger ce fondant au chocolat... maintenant on est liés pour l'éternité ! MOUAHAHAHAHHAHAHAH ! En riant, je me cassai la voix et me remis à tousser. Bon. Je venais de perdre toute crédibilité, mais ça avait été drôle.

Raff me martela ensuite le dos jusqu'à ce que j'arrête de tousser - ENCORE. Je me dis intérieurement que maintenant, je devais vraiment devenir ami avec cette fille : si on devenait ennemis, qui sait ce qu'elle irait raconter sur moi ? Elle n'aurait même pas besoin de mentir pour détruire ma réputation ! En la voyant me tourner dos, l'air vexée, je paniquai un peu, et regrettai mes actes de psychopathe. J'espérais que je ne l'avais pas trop effrayée sur le coup. C'est vrai que j'avais du avoir l'air louche. J'attrapai la part entière de fondant au chocolat - en regrettant instantanément ce que j'allais faire, me mis face à Raff et lui fourrait le gâteau dans les mains :

Tiens ! C'est mon cadeau d'excuses. C'est la preuve que je regrette, car il a l'air vraiment trop bon. J'avais presque les larmes aux yeux en pensant à ce que je sacrifiais : toute cette merveille chocolatée... Je souriais à Raff et enchainait : Je te jure, je suis normal maintenant ! Mais bon, avec un prénom pareil, c'est normal que je sois un peu fou de temps en temps non ? Mes parents m'ont appelé comme un gros chien rouge ! Je ris encore un peu - je riais beaucoup de jour là, surement à cause des drogues dans mes bâtonnets de mozzarella.

Quand Raff me tendit une grosse part du gâteau, je faillis laisser échapper un sanglot de joie. Je contemplai la part pendant de longues secondes, les yeux illuminés, comme si ce gâteau était la personne que j'aimais le plus au monde. Quand je remarquai qu'elle me regardait, l'air un peu surpris, je m'empressai de manger ma part, pour ne pas empirer (encore plus) mon cas. Ce gâteau était si bon ! Je devais en avoir plus.

Je décidai alors de montrer un peu mon pouvoir bizarre, en m'étirant le bras jusqu'à ce qu'il atteigne la machine qui était à quinze pas de nous. Je commandai alors un second fondant au chocolat sans bouger, puis l'attrapai et remis mon bras à sa taille standard. Je mangeai la second gâteau, et m'exclamai en souriant :

Comme quoi ce pouvoir n'est pas si inutile ! Merci pour m'avoir donné une part du fondant. la remerciai-je. Mais il est tellement bon que je devais en avoir plus ! Je pointai ensuite vers ses mains, me demandant quel genre de fée elle était : Et toi, tu peux faire quoi comme magie ?

Raff me répondit que c'était une fée noire et blanche, puis se mit à pleurer, ce qui me mit plutôt mal à l'aise. Je ne savais pas trop si j'étais censé lui tendre un mouchoir ou la prendre dans mes bras, puis je décidai de choisir la première option car je ne la connaissais pas assez pour la deuxième. Je sortis donc un paquet de kleenex de ma poche et lui en donnai un, puis lui tapotai l'épaule, très gêné :

Ne t'inquiète pas ! soufflai-je en essayant de la rassurer. Tu découvriras bien ce que tu es ! On t'aidera. rajoutai-je en ayant une pensée pour sa cousine, qui devait probablement beaucoup l'aimer. Je réfléchis ensuite pendant quelques secondes à ce qu'elle avait dit juste avant : ainsi, elle était une chasseuse de dragons ? Cela me parut un peu bizarre. De quelle planète venait-elle pour chasser des dragons ? Je ne savais même pas si ça existait quelque-part. Mais tu viens d'où ? Pour chasser des dragons, je veux dire. Je me rendis compte après avoir parlé que peut-être que ça allait la faire encore plus pleurer. Je me rattrapai donc du mieux que je pus : Mais ça a l'air vraiment classe.

La situation devenait de plus en plus étrange : d'après ce qu'elle me disait, Raff avait été élevée par un dragon, et pire encore, elle soutenait qu'elle venait d'une sorte de dimension parallèle nommée Earthland. Et après avoir expliqué tout cela, elle fondit en larmes, sanglotant de plus en plus fort. Bon. Le kleenex ne marchait pas. J'attrapai donc la... mage... et la serrai dans mes bras pour mieux la consoler, tout en grimaçant discrètement : qu'étais-je censé faire ? Je ne savais pas quoi dire. Je n'étais même pas sur de pouvoir la croire ! Mais vu comment elle pleurait, il était impossible qu'elle ait menti... Je réfléchis rapidement à une solution :

C'est bon, on ira à la bibliothèque et... on trouvera un truc. Surement. Déjà que j'étais nul quand il s'agissait de consoler les gens... elle venait carrément d'un autre monde. Je ne savais pas vraiment ce que j'étais censé dire l'autre, alors je la serrai un peu plus. Et ne t'inquiète pas, tu as ta cousine ici ! Salie... était-elle aussi d'Earthland ? On lira des livres et des trucs du genre et je suis sur qu'on trouvera une solution. La magie est si vaste, ce n'est pas étonnant que des gens changent de monde de temps en temps ! mentis-je. Mais il fallait bien que je trouve quelque-chose.

Raff pleurait toujours en étant décidément très pessimiste. Je voulais croire qu'il y avait une solution. Son cas était surement très rare, mais tellement de choses étranges se sont passées à cause de la magie... ce ne serait pas si étonnant si on trouvait quelqu'un qui avait lui aussi changé de monde. De toute façon, cela aurait pu être pire. Elle a peut-être changé de monde, mais ce monde était plutôt pas mal. Des fées, des couleurs, de la magie, de la joie... elle aurait pu avoir atterri dans un monde où la guerre régnait, ou pire, où la magie n'existait même pas. Je décidai de lui en faire part, pour la rendre un peu plus optimiste :

Même si ça n'existe pas, au moins, tu es dans un joli monde ! Je la lâchai et lui souris, en lui montrant ma nourriture. Il y a de la bonne nourriture, et de la magie. Essaie de voir le côté positif des choses. Je repensai ensuite à la bibliothèque : Il y a beaucoup de livres bizarres à la bibliothèque, on trouvera peut-être pas ton cas mais quelque-chose de similaire a du arriver, non ? Et au pire, s'il n'y a rien, rappelle toi que tu n'es pas seule.

J'avais réussi ! Elle avait arrêté de pleurer. Je fis une petite danse de la joie intérieurement - j'en aurais bien fait une en vrai, mais ce n'était probablement pas une si bonne idée. J'acceptai la sucette que Raff me tendit - cette dernière avait toujours faim, d'après le bruit que son ventre avait fait... Je fis semblant de ne pas avoir entendu, mais je me dis qu'au pire, je pourrais toujours commander un autre truc et le lui faire manger si elle avait toujours faim après sa sucette.

Merci ! Mais je crois que mon estomac n'a pas de fond ! plaisantai-je en suçant sa sucette à l'orange. J'ai plutôt hâte de commencer les cours ! Je n'ai jamais été super fan de l'école, mais apprendre à lancer des sorts peut être marrant. déclarai-je, lançant une autre conversation (en évitant soigneusement tout ce qui avait trait aux dragons de peur qu'elle redevienne triste). Peut-être que cette année sera l'année où je deviens tout à coup un génie et où j'ai que des bonnes notes sans rien faire... continuai-je, mes yeux s'illuminant. Je n'y croyais pas vraiment, mais on peut toujours espérer.

Raff rit - je fus soulagé qu'elle redevienne de bonne humeur, puis répondit qu'elle-même était un petit génie. Ensuite, son ventre gargouilla beaucoup plus fort que la première fois. La sucette n'avait visiblement pas suffit à combler son appétit. Je souris : je n'étais pas le seul à avoir un estomac sans fond ! Grâce à mon pouvoir ridicule mais parfois bien pratique, je commandai une pizza de la machine avec supplément de viande. Je la retirai et l'amenai à notre table. Il s'en élevait une délicieuse odeur.

Quelque chose me dit que tu as encore faim ! persiflai-je en lui tendant une part de cette super pizza, et en mangeant une part moi-même. Si je ne prends pas dix kilos après tout ce que j'ai mangé... c'est un miracle. Après avoir avalé la part en deux bouchées, j'en pris une deuxième. En tout cas, c'est bien que tu sois une petite génie... je pourrais copier sur toi ! dis-je en souriant d'un air maléfique.

Je souris joyeusement à Raff. Je l'appréciais, elle était vraiment sympathique et aimait beaucoup manger, comme quoi. Elle était aussi plutôt originale comme personne... ça aurait été dur qu'elle ne le soit pas, elle venait quand même d'une autre planète. J'attrapai mon plateau et le posai sur le meuble magique qui en un clin d’œil fit disparaitre les restes et nettoya toute la vaisselle. Je disposai de celle-ci, puis me tournai vers Raff :

Bon, moi je vais aller faire une sieste au dortoir ! annonçai-je. Dormir et manger... deux de mes choses favorites au monde. Je suis content de t'avoir rencontrée. On se voit en cours ! Sur ces mots, je sortis de la cantine plein d'entrain et me dirigeai vers mon dortoir.