[INTRIGUE] Le message du directeur

Le 24 septembre 2015

Cela faisait plus de trois semaines que la rentrée avait eu lieu à Ellour. On ne pouvait pas véritablement dire que celle-ci s'était déroulée sans incidents : en effet, l'école avait été frappée par deux événements majeurs – la mort de deux élèves, Emily Conrad et Charlotte Nintendogs. Bien que les professeurs aient tenté de dissimuler ces deux morts, la rumeur comme quoi deux Rubis auraient eu un accident qui leur avait coûté la vie s'était répandue comme une traînée de poudre. Sans compter qu'il n'y avait encore aucune trace du directeur. Contrôlait-il l'école à distance ?

Le vingt-quatre, alors que tous les élèves étaient en cours, une voix forte, amplifiée grâce à un sortilège ce qui permettait à toutes les personnes de l'entendre, s'éleva. Celle-ci était modifiée, au point qu'il était impossible de savoir le sexe de la personne à qui la voix appartenait.

« Bonjour. »

Le bruit était très fort. Les élèves ainsi que les professeurs sursautèrent bruyamment, pris au dépourvu.

« Je vois que les cours viennent de commencer. »

La plupart des élèves protestèrent en choeur que cela faisait déjà trois semaines qu'ils avaient commencé, mais la voix les ignora.

« Je suis le, ou la, directeur ou directrice. »

Soudainement, tous les élèves se turent, stupéfait. Etait-ce une farce ? Ou était-ce réellement le directeur ? Puis, toutes les personnes se trouvant dans l'école furent pétrifiées. Un sortilège les empêchant à la fois de parler et de bouger venait juste d'être lancé sur eux.

« C'est mieux comme ça. Maintenant que vous n'avez plus la possibilité de m'interrompre, je vais tout vous raconter. Vous avez sans doute dû remarquer que je suis complètement absent(e) depuis la rentrée. Vous, les anciens élèves, ne savez pas qui je suis, car l'ancienne directrice est partie à la retraite. Cependant, je présume que vous deviez vous en douter. Mais, pourquoi n'ai-je pas montré signe de vie, au juste ? Tout simple : cela fait trois semaines que je vous observe. Je connais l'identité de chacun d'entre vous, son caractère, ses pouvoirs, tous les secrets enfoncés au fond de vous-même. Pourquoi ? Bonne question. Je m'ennuyais. Non, plus sérieusement, c'est juste que j'ai envie de bien connaître mes élèves, et je veux connaître vos capacités. Et ça... je vais avoir l'occasion de le faire. »

Un petit rire résonna dans les oreilles des personnes pétrifiées.

« Vous allez devoir trouver mon identité. C'est votre mission. C'est un test. Vous n'êtes pas obligés de chercher, mais... il pourrait y avoir des conséquences. Attention à ce que vous faites. Il y a des personnes, ici, qui se dissimulent. Elles font semblant d'être élève, alors qu'en réalité, il ne s'agit que d'illusions que j'ai créé. Rapprochez-vous de ces personnes, et vous décrocherez peut-être un indice sur mon identité. Pensez à jeter un coup d'oeil aux tableaux représentant des animaux. A propos de ceux-ci : vous avez sans doute dû remarquer qu'à chaque étage se trouvait un portrait différent. Au premier étage, vous trouverez le portrait d'un bouc. Au deuxième, c'est un mouton. Au troisième, une chèvre. Au quatrième, une poule. Au cinquième, une vache. Et enfin, au sixième, un hamster. Qui sait... vous pourriez peut-être découvrir des choses intéressantes. Au fait, un sortilège a été lancé sur vous, et celui-ci vous empêche de sortir hors de Lumes, sauf dans le cadre d'une mission sur un autre pays. Si vous tentez de vous enfuir d'Ellour car vous avez peur de ce que je viens de dire... vous serez directement téléporté ici. Et ce sortilège est absolument impossible à briser, tant que quelqu'un n'aura pas trouvé mon identité. J'ai beau ne pas être présent dans l'établissement, je vous surveille, quand vous aurez trouvé qui je suis, je le saurais, vous pouvez me croire. »

Après quelques instants de silence, la voix ajouta :

« Au fait, et si les morts d'Emily Conrad et de Charlotte Nintendogs n'étaient pas un hasard ? »

Sur ces paroles, la voix se tut, et le sortilège fut levé, permettant à l'ensemble des personnes présentes de retrouver la possibilité de bouger.

Des cris stridents s'élevèrent un peu partout alors que l'académie plongeait dans le chaos le plus total.